La couille de suisse : …mais pourquoi « de suisse »?
C’est une histoire étrange que celle-ci. Contrairement à ce que son nom le laisse entendre, elle est bien Belge cette boulette. D’après Wikipedia : « Les couilles de suisse sont des boules de pâte à pain (souvent améliorée de beurre et de jaunes d’œufs mais ce n’est pas nécessaire) plongées dans de l’eau bouillante et servies avec un beurre noisette et de la cassonade brune.
Le nom de cette boulette fait référence au « suisse » d’église, ou bedeau, qui, vêtu d’un costume distinctif et armé d’une hallebarde et d’une épée, gardait les églises et précédait le clergé dans les processions. Une autre histoire, moins crédible, affirme que cette préparation a été importée dans le Nord de la France et le Hainaut belge par une garnison de soldats suisses qui stationnaient à Valenciennes.(années 1830). Reprenant la recette à leur compte cette préparation, les habitants l’ont désignée par le terme de couilles de suisse. Ce plat sucré et roboratif a permis aux personnes modestes de nourrir à bon compte leur famille.
S’il y a une ambiguïté sur son origine géographique, la forme de cette boulette quant à elle ne suscite aucun débat.
La recette ci-dessous est directement tirée de la Confrérie des Compagnons de la Couille de Suisse, dont le siège est basé en Belgique, à la Louvière, ville francophone de Belgique qui se situe en Wallonie dans la Province de Hainaut
Temps total : 1h 00 environ Préparation : 30 min / Cuisson 30 min
INGRÉDIENTS POUR 6 PERSONNES
- 500 g de farine,
- 2 oeufs,
- 50g de beurre,
- 40g de levure fraîche,
- cassonade blonde,
- beurre fondu.
LA RECETTE
- Mets la farine dans un plat et creuse une fontaine (un trou quoi …) au centre
- Délaye de la levure dans un peu d’eau tiède, avec un peu de sucre.
- Verse-la dans la fontaine.
- Ajoute les œufs entiers et mélange du bout des doigts tout en ajoutant peu à peu la farine et le beurre fondu.
- Quand la boule de pâte est bien homogène, couvre et laisse lever au chaud pendant une heure.
- Ensuite, retravaille la pâte pour confectionner des petites boules. Laisser de nouveau lever pendant une petite heure.
- Fais bouillir de l’eau légèrement salée dans une casserole assez large. Plonges-y trois ou quatre boules. Laisse-les cuire trois, quatre minutes et retourne les à l’aide d’une écumoire puis laisse encore cuire quelques instants.
- Dès qu’elles remontent à la surface, c’est cuit. Sers avec de la cassonade et du beurre fondu.
ANECDOTES :
Fin 2011 la confrérie des compagnons de la Couille de Suisse tenta de protéger l’appellation « Couille de Suisse » afin qu’il ne soit pas récupéré à des fins mercantiles. Elle déposa un dossier auprès de l’Office Benelux de la propriété intellectuelle mais cette demande fut déboutée par une plainte de… ChocoSuisse, la fédération Helvète qui défend les intérêts des fabricants de chocolat Suisse. Cette dernière craignait en effet que cette « confiserie », enrichie le cas échéant de cacao (alors que le recette ne contient aucune trace de cacao) , soit associé à du « Chocolat Suisse » et puisse nuire à sa réputation.
La confrérie n’avait pas imaginé un tel imbroglio et renonça à son dépôt. Cet extrait d’un article du Matin (journal Suisse) du 13/03/2012 en dit long sur la tension que ce débat suscita:
« Au final, l’important pour Chocosuisse était que la mention «confiserie» soit retirée de la demande de brevet. Car elle permettait théoriquement à la marque «couille de Suisse» de vendre des produits avec du cacao |…] explique le directeur Franz Schmid. «Beaucoup tentent d’utiliser la Suisse pour vendre des produits qui n’ont rien d’helvétique. Mais que les cas soient importants ou minimes, nous avons pour principe de réagir. Là, cette confrérie a accédé à notre demande et nous sommes satisfaits d’avoir trouvé un accord à l’amiable.»
Amiable? «On ne fait pas de business et j’ai eu l’impression d’être David face à Goliath», réagit Guy Dewier – président de la confrérie NDR -, sans perdre sa bonne humeur. «Apparemment, chez vous, on ne rigole pas avec le chocolat. J’ose à peine le dire, mais si on avait vraiment voulu ajouter du chocolat, on aurait pris du belge, il est meilleur que le vôtre…» .
Ah, le sens de l’humour quand il est Belge, quel délice!